Qu'est-ce que c'est que cette bête là ? C'est un sujet que je voulais aborder depuis quelques temps, mais je ne savais pas trop comment le traiter.
Comment commencer ? Peut-être en donnant une définition ? Introspection, c'est regarder à l'intérieur. Ici, ce sera donc ça : s'inspecter en dedans. C'est quand même important ce qui se passe à l'intérieur de nous. Savoir se regarder, savoir comment l'on fonctionne et, il est bon de le préciser, sans se cacher.
Notre vie se déroule le plus souvent notre regard tourné vers l'extérieur. On regarde l'espace dans lequel on vit, on est à l'écoute de tout ce qui se passe dans notre société, on observe les autres, on accueille le regard des autres, mais on a tendance à oublier d'interroger le miroir : « Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ? »
Et pourquoi on a la fâcheuse tendance à oublier d'interroger le miroir ? Parce qu'on sait bien qu'on est le plus beau/la plus belle.
ou parce qu'on n'est pas très sûr d'être la plus belle et que ça nous rendrait fou/folle de rage si on s'entendait dire : « ce n'est pas toi, ma reine, c'est la petite Blanche-Neige, avec ses joues roses et ses vingt ans de moins. »
ou parce qu'on a pas vraiment envie de se remettre en question.
Quand un problème se pose, on s'attache la plupart du temps à trouver des réponses à nos questions en se tournant d'abord vers l'extérieur.
Quand une problématique surgit, on recherche la cause : c'est la faute à qui ? c'est la faute à quoi ? La raison, comme la réponse, paraît d'abord venir de l'extérieur de soi. C'est un réflexe, un comportement par défaut de l'être humain.
Et pourtant, notre vie n'est que le reflet de ce que l'on est. Si l'on veut changer l'extérieur, il faut accepter d'aller jeter un coup d’œil à l'intérieur de soi. Aller chercher en nous les raisons, poser son regard à l'intérieur de soi.
On doit garder à l'esprit que, si l'on ne peut pas toujours changer une cause, une situation ou le comportement des autres, on peut toujours changer notre vision des choses, changer notre façon de penser, changer nos émotions, être maître de nos actions. Mais pour cela, il faut avoir conscience de soi, de ses ressentis.
Introspecter, s'observer sans chercher à aller au fond des raisonnements, sans tout analyser. Lorsqu'un problème se pose, ne pas lister toutes nos actions : "j'ai fait ça, puis je suis allée là pour faire ceci, trouver cela, j'ai peut-être trop traîné, ou été trop vite, été trop dure, pas assez tolérante, trop colérique, un peu vive, sèche". Non, trop analyser rendrait tout trop complexe et on s'y perdrait. Notre ego reprendrait le dessus... (il faudra qu'un de ces jours j'écrive un post sur l'ego, la façon dont il nous dirige, dont il nous mène … où il peut nous diriger, où il peut nous mener). Notre ego, c'est ce truc qui aime bien nous coller des étiquettes pour justifier nos comportements, nos pensées, nos émotions... mais on n'a pas forcément besoin de se coller des étiquettes pour comprendre... on en reparlera.
Un exemple :
"J'ai raté ça. Oui, mais c'est normal, avec le trauma que j'ai subi quand j'étais petite, je suis hyper fragile. En plus, j'ai eu peur quand je me suis trouvée en face des autres. J'avais peur de leur regard, de leur jugement, peur de me tromper, je n'ai pas confiance en moi. J'étais maladroite, je tremblais."
Fragilité, peur, maladresse, que d'étiquettes. Elles nous mènent aux questions : c'est la faute à quoi ? A qui ? et à une conclusion aussi facile que rapide : pas à moi ! Enfouie sous ces étiquettes, il va me devenir difficile d'en sortir. Je vais analyser tout ça, chercher des stratégies pour dépasser le traumatisme, mais aussi pour gérer ce regard des autres, pour accepter les jugements, pour surmonter mes peurs. Il faudra imaginer des stratégies pour retrouver une confiance en moi. Quel labeur ! Je vais probablement me sentir dépassée, et il va me falloir une sacrée dose d'énergie pour m'attaquer au travail.
L'introspection, ce n'est pas se dire d'une minute à l'autre : "Bon, je vais me poser les fesses sur le coussin de méditation et introspecter". Absolument pas. L'introspection, c'est comme un chemin. A partir du moment où on le décide, il faut le prendre, ce chemin ! Et l'introspection se fait pas à pas, tout au long du parcours, tout au long de la vie. J' observe ce que je vis, la façon dont je le vis, ce que la vie est pour moi, ce que je suis, moi, dans ma vie. C'est ça l'introspection. Observer et prendre la mesure de mes croyances, mes biais, mes limites, mes capacités, ce que j'en fais. Self-awareness, connaissance de soi.
Socrate l'a dit : "Connaîs-toi toi même". Á quel point pensez-vous vous connaître vous-même ?
Oui, il y a le regard des autres, mais le plus important c'est le regard que l'on pose sur soi. Accepter de se regarder. Sortir du déni, être honnête avec soi-même et faire face à ses problèmes.
La connaissance de soi est un socle sur lequel repose toute votre personne et donc chaque direction que vous donnez à votre vie.
Si l'introspection n'est pas une chose dans laquelle vous êtes entré tôt dans sa vie, si vous décidez d'y marcher alors qu'il y a déjà un bon bout de vie derrière vous, ça peut bousculer la vision de vos croyances, mais aussi votre vision de vous-même, la vision de votre histoire. Ce n'est pas toujours confortable. Pourtant, se découvrir et accepter l'image que renvoie le miroir, c'est se permettre de corriger l'image si elle n'est pas tout à fait clean.
Pourquoi est-ce important ? L'introspection est un outil pour acquérir une conscience de soi.
L'introspection, c'est l'art de se regarder en face, être honnête avec soi-même, se respecter, ne pas se mentir, être authentique et s'accepter. On ne le fait pas ponctuellement, mais de façon permanente, tout au long de sa vie. Cela permet d'être en alignement avec soi-même, c'est à dire ajuster ses croyances, ses valeurs et ses comportements pour faire de bons choix et aller au-devant de ses objectifs de vie.
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